Hiver

Hiver

Hiver

C’est la leçon de la saison : s’arrêter, attendre. Le long « avent » de la nature nous calfeutre et nous retient de l’hystérie coutumière. « On se calme, on sort moins, on en profite pour rentrer en soi-même. »

Manière de nous pousser à l’intériorité… Une chance de se reconnaître, de renaître. Plus de feuilles sur les arbres, nulle germination, parfois un grand silence blanc… Et pourtant une promesse !

L’hiver peut prendre mille formes. Il y a les hivers du corps, les hivers de l’intelligence, l’hiver des relations humaines, ou mondaines. L’hiver loge partout en toute saison, dès qu’une force extérieure vous conduit à négliger ce qui, à l’ordinaire, vous passionne. Hiver de l’actualité agitatoire qui glisse sur le lit des malades dans une indifférence glacée. Hiver des solitudes discrètes qui se cachent pour renaître. Hiver des repères pratiques, des habitudes fracassées. Hiver des priorités inversées. Hiver des souffrants en silence…

Sur tout cela le temps passe sans bruit comme un oiseau mutique. On dirait que le programme des vies tient dans le mot « rien ». Dans la routine inexorable de cette lenteur qui fait d’un jour, le semblable de la veille et du jour d’après.

Le printemps devient alors le but de la vie. Or il revient toujours. Il ne rate jamais ses rendez-vous. Il peut être en retard ou en avance, mais on  peut lui faire confiance : il pointera son frais museau. En attendant, attendons…

M. Dupuy

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